Le Centre de Dialyse à Nosy Bé
« Fruit d’un Bénévolat exemplaire »
« L’Humanitaire Pérenne »
I - Historique du projet
I.1. – Un contexte très difficile
Nosy Bé est une petite île, située au nord ouest de Madagascar, dont la population est estimée à 60 000 habitants. La couverture sanitaire y est réduite à son strict minimum : un bilan sanguin de base, une recherche de paludisme, ou un simple cliché radiologique y sont impossibles à réaliser.
Alors pourquoi un centre de dialyse dans ce contexte ?
En tout premier lieu, l’idée est née de la rencontre entre résidents de Nosy Bé nécessitant une prise en charge par dialyse et un groupe d’amis réunionnais et métropolitains, dont deux médecins, amoureux de Madagascar et de leurs habitants, désireux d’aider la population de Nosy Bé. Il faut dire que deux seules alternatives s’offraient à ces patients : pour ceux qui bénéficiaient d’une prise en charge financière suffisante, un « exil » forcé sur l’île de La Réunion
I.2. – Les partenaires du projet
I.2.1. – Les initiateurs
- Le Docteur Patrice BECU,
- Le Docteur Philippe MORBIDELLI,
tous deux domiciliés à l’île de La Réunion.
I.2.2. – Les principaux partenaires actuels
- Les Autorités médicales malgaches,
- le Lions' Club reunionnais ( Mr Pala)
- Les associations AURAR et ASDR (Ile de La Réunion),
- L’association SANTELYS (Métropole),
- L’entreprise C2R (Toulouse) pour le traitement de l’eau.
- ASF (patrick Menegluzi ) aviation sans fontiere
Toutes les autorisations officielles nécessaires à la création d’un tel Centre ont été obtenues, dont celle du Ministère de la Santé Malgache. En outre, le Premier Ministre Malgache lui-même a été tenu informé de cette initiative. Les Autorités Locales ont toutes été contactées et ont soutenu le projet.
Il faut rappeler que ce projet est géré par une Association de droit malgache, type loi 1901, qui se nomme A.D.N.Be (association des dialysés de Nosy Be ). Elle est présidée par le docteur ABDOU. La Direction
Le centre est parrainé par l'A.S.D.R et l'AURAR qui sont des associations qui gèrent des centres de dialyse et coordonnent des dialyses à domicile à La Réunion. Ces deux associations sont les partenaires opérationnels privilégiés du centre de Nosy be et le soutiennent en permanence à distance.
Le Lions’ Club de La Réunion nous aide depuis le début et suit attentivement notre évolution.
Une autre association SANTELYS (association de dialyse du nord de la France
Enfin l’association AVIATION SANS FONTIERES par l’intermédiaire de son représentant à La Réunion : Mr Patrick MENEGLUZY nous assiste pour acheminer les consommables : sans cette aide il aurait été difficile de faire aboutir le projet
I.3. – Un lancement difficile et laborieux
Dès l’origine, les initiateurs du projet étaient convaincus que la réussite d’une telle entreprise impliquant un niveau d’exigence important était de nature à entrainer une amélioration en chaine sur les soins primaires, car d’une part, qui dit dialyse, dit aussi contrôles biologiques réguliers, voire radiologiques, et d’autre part nécessité de formation.
Dès la genèse, il a fallu convaincre les divers interlocuteurs que le projet devait impérativement respecter cinq grands principes :
· répondre aux attentes du public des dialysés franco-malgaches et leur permettre, en toute sécurité, de se faire dialyser à proximité de leur domicile ;
· ne pas déstabiliser l’économie sanitaire, même embryonnaire de l’île ;
· s’appuyer sur un staff médical et paramédical malgache ; ce qui avait pour corollaire de s’engager sur des actions de formation ;
· faire assurer la gestion du projet par une Association de droit malgache, type loi 1901 ;
· permettre au plus grand nombre d’avoir accès aux prestations du centre grâce à un dispositif de mutualisation des prestations.
Après une longue analyse et de multiples rencontres avec les autorités administratives et sanitaires, les professionnels médicaux et para-médicaux de l’île, avec le partenariat de deux associations de dialyse de La Réunion, ASDR et AURAR, le soutien du Conseil Régional de La Réunion, la décision de créer un Centre de dialyse, susceptible de répondre aux attentes du public concerné, a été prise.
Les initiateurs étaient en outre convaincus que le Centre devait servir de déclencheur pour des prises en charge techniques plus quotidiennes, tout en préservant l’existant et en tissant des liens avec tous les acteurs de la santé sur l’île, publics ou privés.
I.3.1. – Chronologie du lancement du Centre
Un technicien de l'A.S.D.R. a fait une première mission en août 2006 pour organiser la phase de démarrage.
Les générateurs de dialyse, l’osmoseur (véritable stérilisateur d’eau) et les filtres nécessaires au traitement de l'eau, les consommables (dont les « reins » artificiels particulièrement onéreux : environ 60 €), ont été envoyés en octobre.
La mise aux normes des locaux, mis à disposition par l'un des patients à l'origine du projet, a été terminée en décembre 2006.
Parallèlement la formation du médecin malgache, le Docteur Georgin BEKESIKA s'est faite en mai 2006, à La Réunion, et a été pris en charge par l'A.S.D.R. Ce médecin a été formé à la dialyse sur le plan technique et médical. Sa formation de manière à le rendre totalement autonome n'est pas terminée.
Un autre médecin originaire de Nosy Be a aussi été formé à La Réunion : le Docteur Abdou MANANTSARA ; il a travaillé 35 ans à l'hôpital de SEDAN (dans les Ardennes) comme Chef de Service des Urgences. Il a pris sa retraite depuis peu et a rejoint l’A.D.N.Be car il souhaite apporter à son pays d’origine son expérience. Il assume désormais les fonctions de Président de l’Association .
La première dialyse a eu lieu, avec beaucoup d'émotion, le 13 décembre 2006.
Malheureusement, rien n'est simple à Madagascar ! L'île a été victime d'un cyclone fin décembre 2006, phénomène climatique tout à fait exceptionnel dans cette région de Madagascar. Il y a eu alors des problèmes techniques, notamment liés à la pollution par les boues de l’eau du puits. Le manque d'expérience et d’anticipation ont contraint l’A.D.N.Be à stopper la dialyse un mois après l’ouverture du Centre.
Une nouvelle mission a été organisée en février 2007, puis en avril 2007 avec un ingénieur français spécialiste du traitement d’eau en dialyse, Monsieur Serge GRANGE, Directeur de la Société C2R à Toulouse, qui a proposé quelques aménagements des installations.
Le 19 juin 2007, une nouvelle mission, composée de deux techniciens (un de l’ASDR et un de l’AURAR), deux médecins et une infirmière française (Madame Catherine LEFEVRE de Santé Lys) ayant une bonne expérience en dialyse, dont la présence est indispensable pour assister les médecins malgaches et surtout former l'équipe para-médicale malgache, a redémarré le Centre avec succès. Le Centre a même opéré une dialyse d'urgence d'une personne, habituellement dialysée à La Réunion, qui était venu passer 4 jours de vacances à Nosy Be, et qui s'est retrouvée en hyperkaliémie avec danger de décès rapide.
A ce jour le Centre est opérationnel depuis juin 2007 et fonctionne normalement.
II - Financement et exploitation du projet
En terme d’investissement, le Centre a été entièrement financé soit par des fonds privés (les économies d’un des dialysés potentiels, la réhabilitation d’un bâtiment et de ses annexes, la réhabilitation d’un puits – pas d’eau courante – la mise en place d’un transformateur de 400 V, le transport et le dédouanement du matériel, …), soit par des dons (7 générateurs de dialyse dans un premier temps,
1 centrale de traitement d’eau, un groupe électrogène de 4O KVa, consommables pour trois mois de fonctionnement pour 1 dialysé).
Par ailleurs, l’association A.D.N.Be s’est endettée pour l’achat, pour une valeur de 8 000 €, d’un appareil d’analyse de biologie à chimie sèche, indispensable à la vérification de constantes biologiques dans le cadre de séances de dialyse telles que la kaliémie, la natrémie, l’urémie, la créatininémie, l’hémoglobinémie.
L’association s’est en plus endettée pour financer la venue de techniciens de dialyse, d’infirmières de dialyse, la formation des personnels malgaches, et de missions d’évaluation et de suivi pour un montant global de 13 500 €.
En termes d’exploitation, le financement est assuré de deux façons. Pour les ressortissants non malgaches et bénéficiant d’une couverture médicale par la Caisse
Par ailleurs, une démarche est actuellement entreprise afin de faire certifier le centre et proposer ses services pour la dialyse vacance. Cette « diversification » vise à assurer la pérennité du Centre.
III - Besoin de consolidation financière
En premier lieu, il est nécessaire de trouver le financement de l’appareil d’analyse de biologie à chimie sèche (« REFLOTRON »), indispensable à la vérification de constantes biologiques dans le cadre de séances de dialyse telles que la kaliémie, la natrémie, l’urémie, la créatininémie, l’hémoglobinémie.
Deuxième urgence : le financement des formations.
En septembre 2007 une infirmière a été envoyée, pendant un mois et demi, chez Santé Lys à Boulogne. En effet Santé Lys dispose d’un centre de formation reconnu et des mêmes générateurs de dialyse que le Centre de Nosy Bé. Une deuxième infirmière doit pouvoir bénéficier d’une formation identique début 2008.
En outre, un des médecins malgache doit aussi poursuivre sa formation.
Enfin, dans l’attente d’une formation optimale des intervenants malgaches, il est nécessaire d’envoyer sur place des infirmières de dialyse chevronnées pour assurer la sécurité des prises en charges et pour consolider la formation des personnels.
Pour l’ensemble de ces actions, un budget de 40 000 € environ serait nécessaire.
IV - Conclusion et perspectives
Ce projet est le fruit d'un travail d'un petit groupe de personnes résidant à La Réunion, désireux d'aider par leur compétence, des patients résidents à Nosybe, et de transférer des compétences et de nouvelles possibilités de soins aux malades malgaches.
C’est un projet ambitieux, difficile et qui pourrait être un exemple de centre de dialyse à échelle humaine impliquant les acteurs de santé malgache.
Le financement du Centre est multiple.
En termes d’investissement, l’essentiel a été supporté par un des patients dialysés et l’association doit le rembourser en partie. Cela se fera sur les éventuels gains générés par l’activité de dialyse. Il nous faut par contre trouver les financements pour assurer les actions décrites précédemment.
En termes d’exploitation, l’essentiel des fonds provient de la prise en charge contractualisée avec la CFE pour les patients y étant assujettis. Mais ceci est insuffisant et il nous faut trouver des donateurs et développer la dialyse vacances. De même nous pensons qu’avec le développement de l’activité de laboratoire et de radiologie nous pourrions diversifier les sources de revenus de l’association.
L’ensemble des partenaires du centre espèrent qu’il permettra de dégager des ressources pour être immédiatement réinvesties afin d’offrir les services du centre à toutes les personnes qui en auraient besoin, le faire évoluer, créer un petit laboratoire d'analyses, un centre de radiologie ; en fait, grâce au centre, concevoir les fondations d'un véritable centre médical dont la locomotive serait la dialyse.
La preuve est maintenant faite qu’un centre d’hémodialyse à Madagascar est possible. Sa pérennité et son développement dépendent de son appropriation par les professionnels malgaches. C’est maintenant acquis mais cela implique un effort de formation indispensable.
Aujourd’hui, ce petit centre a été inauguré officiellement en AVRIL 2008 par les Autorités malgaches et les partenaires sont disposés à passer à l’étape suivante …..c’est-à-dire faire un bilan des insuffisants rénaux dans toute la région, et si besoin les prendre en charge, le Centre de Nosy Bé doit devenir une locomotive pour améliorer la couverture sanitaire de la région de Nosy Bé, car parallèlement il faudra mettre en place un petit laboratoire d’analyses biologique dans le même esprit c'est-à-dire formation du personnel etc, sans oublier de ne pas déséquilibrer les structures déjà en place , puis un centre de radiologie etc.
« L’humanitaire pérenne » telle serait l’expression qui pourrait le mieux caractériser cette initiative.
Nota : Il serait tout à fait possible d’élaborer ce genre de projet dans d’autres régions sur le même plan avec bien entendu une analyse préalable indispensable de l’environnement et des besoins.
* *
Bravo,
Nous sommes une association (en cours de création) qui souhaite dupliquer ce projet au Maroc, pouvez-vous nous conseiller.
Merci
Rédigé par : Aicha | 01 septembre 2011 à 18:35
bonjour!
je suis professeur d'enseignement secondaire en biologie depuis 1984 à Tunis avec un diplôme de technicien supérieur (nutrition humaine) obtenu bien avant la maîtrise sciences naturelles ; je voudrai mettre mon énergie personnelle et ma résidence aux services des malades et transformer mon domicile sis à béja au nord ouest de la Tunisie en centre d'hémodialyse . je vous demande de bien vouloir m'indiquer la démarche à suivre afin de réaliser ce projet.est-ce que ce projet est réservé uniquement aux médecins?peut-on embaucher des jeunes médecins et infirmières en chaumage?
merci pour votre aide
Rédigé par : bedouihech saida | 12 juillet 2011 à 17:09
salut,
primo bravo pour cette initiative humanitaire et bonne continuation.
je suis president de l'association AESHA(education et solidarité dans le haut atlas) situé a ouarzazate sud du maroc. on travaille bcp dans le domaine educatif et cette fois si on aimerai bien travailler dans le domaine de la santé, apres une vsite au centre d'hemodyalise de ouarzazate on a remarqué un equipement important mais apres une discussion avec le nephro elle nous a dit que auniveau machine ya aucun probleme mais au niveau du materiel pour la consultation non ya un manque, alors je vous cite les besoin si vous pouver nous trouver un aide ax profit de toute la population de ouarzazate et les regions:
1-tensiometres.
2-moniteur multiparametre(prequence cardiaque-saturation d'O2-prequence respiratoire-tracé ECG)
3- appareil ECG.
dans l'attente de votre reponse favorable agreer monsiuer,nos salutations les plus distinguées.
Rédigé par : hassan charai | 06 août 2010 à 23:34
salut
nous sommes une association qui veut creer un centre de dialyse dans notre ville est nous sommes entre de faire l'etude de marche mais nous avans besoin de l'aide pour terminer nos etudes
et dans ce cense en vous contact pour nous aide a donne vie a notre progé qui as pour but d'aider les gents qui malades est qui n'ont pas l'argent de quoi paye
en restant a votre disposition ici a l'Association Amal Castilla A tanger
croyer cher MR a nos salutations les puls distinguees
Rédigé par : zougari othman présidant de l'association | 24 février 2010 à 20:29
Ha voilà une intervention constructive.
Willy
Rédigé par : willy HOUBEN | 01 décembre 2008 à 11:53